L’UE doit devenir le leader mondial dans la réalisation des ODD

Une conférence du CESE met en lumière le grand potentiel de développement durable pour les entreprises, l’environnement et les citoyens

L'UE doit en faire plus. Elle doit saisir la chance unique de mettre en œuvre les ODD et de transformer les défis en opportunités pour les entreprises et l’industrie, l’agriculture et la production alimentaire, et ainsi contribuer à la lutte contre le changement climatique et à l’avènement d’une société plus égalitaire.

Tel a été le fil conducteur de la conférence intitulée «Programme de développement durable à l’horizon 2030: de nouveaux droits et progrès pour l’UE» que le groupe «Activités diverses» du Comité économique et social européen (CESE) a organisée à Bruxelles les 22 et 23 mai.

Définir des objectifs et des opportunités pour une union démocratique durable

Dans son discours, Luca Jahier, président du groupe «Activités diverses» du CESE, a regretté que «le programme à l’horizon 2030 soit relativement absent des cinq scénarios figurant dans le livre blanc de la Commission sur l’avenir de l’Europe», ce qu’il considère comme une «occasion manquée», ce point de vue étant partagé par de nombreux autres intervenants. «Précisément à un moment où certains se détournent de leurs engagements, il est impératif que l’Union européenne maintienne la dynamique et joue un rôle de chef de file au niveau mondial.  Nous devons accélérer la transition vers une économie inclusive, équitable, résiliente, sobre en carbone, circulaire et collaborative, et nous devons donner l’exemple». Il a appelé les parties prenantes et les États membres de l’UE à mettre au point une stratégie européenne globale de développement durable qui décloisonne les domaines d’action et embrasse une approche holistique, coordonnée et systématique. Une première étape pourrait être de parvenir à un accord interinstitutionnel sur une union démocratique durable.

Les ODD en tant que nouvel ordre mondial

Brice Lalonde, conseiller du chapitre français du Pacte mondial des Nations unies, président du Sommet des entreprises pour le climat et de l’Académie française de l’eau, a déclaré qu’en ces temps de tensions croissantes et de protectionnisme et de populisme rampants, il importe que l’Europe «se lève et prenne ses responsabilités». Il a déploré que les ODD n’aient pas figuré parmi les thèmes de la campagne électorale française, et ajouté qu’en outre, les dépenses militaires avaient augmenté de manière spectaculaire depuis la signature de l’accord de Paris en 2015.

«De toute évidence, les États-Unis ne croient plus dans l’ordre mondial que nous avons partagé pendant plus de 60 ans. L’Europe est seule, et il faut envisager cela comme une formidable occasion non seulement d’être un géant économique, mais enfin de devenir également un géant politique», a déclaré M. Lalonde. «Les ODD doivent devenir le nouvel ordre mondial et l’UE doit en être le champion».

Un discours crédible sur les ODD qui motive toutes les parties prenantes

Le professeur Olivier De Schutter, membre du Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies, a rappelé l’importance des ODD, qui luttent non seulement contre les symptômes mais aussi contre la maladie elle-même, dès lors que:

  • ils s’adressent à tous les pays — à la fois aux pays en développement et aux pays industrialisés;
  • ils ont pour objectif de réduire les inégalités à l’intérieur des pays et entre ceux-ci; et
  • ils se concentrent sur la gouvernance.

Aujourd’hui, il importe de fournir un récit «mobilisateur» et crédible afin d’encourager tant le secteur privé que le secteur public. L’accent doit être placé sur le bien-être et la durabilité et pas uniquement sur la croissance du PIB.

Christian Friis Bach, secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Europe (CEE-ONU) s’est félicité des efforts prononcés de la société civile s’agissant d’informer et d’inspirer les citoyens et de l’engagement remarquable du secteur privé qui est parvenu à générer des activités économiques viables à partir de la mise en œuvre des ODD. Il a invité l’UE à renforcer encore son engagement et à fournir aux États membres des orientations leur permettant de mieux coopérer.

Conclusions et recommandations formulées par la société civile engagée

La conférence a rassemblé plus de 200 participants issus d’organisations de la société civile de toute l’Europe, non seulement pour débattre des défis actuels, mais aussi et surtout pour montrer ce qu’il est possible de faire et les initiatives qui ont déjà été lancées dans de nombreux États membres. Mener des actions de sensibilisation et soumettre des propositions, telles sont les clés de la réussite de nombreuses initiatives en Europe.

La conférence s’est terminée par l’adoption de conclusions et recommandations, lesquelles invitent en particulier l’UE à assumer ses responsabilités et à se tourner vers une stratégie qui:

  • aille au-delà du PIB;
  • améliore l’accessibilité et renforce l’adhésion des citoyens;
  • assure la transition vers des changements à long terme et de nouveaux modèles de développement;
  • investisse dans une société fondée sur l’inclusion sociale et dans une nouvelle économie; et
  • reconnaisse la culture en tant que dimension essentielle du développement durable.

Les recommandations, ainsi que les discours et les présentations, sont disponibles sur le site internet du CESE.

Le président Jahier a clôturé la manifestation en déclarant: «La mise en œuvre du programme des Nations unies à l’horizon 2030 a besoin d’une vision; il faut avoir le courage d’imaginer un monde nouveau et l’ambition de faire en sorte que les opportunités et les objectifs triomphent des problèmes».

 

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